La raideur du coude est toute limitation anormale de la mobilité du coude dont l’amplitude normale est de 130-140°. L’amplitude articulaire du coude requise pour effectuer les gestes de la vie quotidienne est d’au moins 100°. Cela signifie qu’un arc de mobilité entre 30° déficit d’extension et 130° de flexion est tolérable tandis que toute valeur inférieure ne l’est plus. C’est le manque de flexion qui sera le plus mal toléré surtout pour le membre dominant. Mais cette tolérance est dépendante de chacun…
Cette raideur est liée à une arthrose , l’autre cause étant la capsulite rétractile. Les deux peuvent être quelquefois associées.
L’arthrose est une destruction du cartilage articulaire avec mise d’os à nu et se produit sur une étendue plus ou moins importante de l’articulation. Quand le cartilage est abîmé sans atteinte étendue de l’os on parle de chondropathie qui représente en quelque sorte un stade de pré-arthrose.
Dans le coude les causes sont:
On distingue 4 types d’arthoses pour le coude
L’examen clinique est important: La prise en compte du métier et de l’activité sportive permet de s’orienter vers un type d’arthrose ou un autre.
Les radios précisent l’importance du phénomène et l’existence de butées osseuses «ou « becs de perroquet » ou ostéophytes. Un arthro-scanner est nécéssaire pour préciser l’étendue des lésions et la possibilité d’envisager un traitement arthroscopique.
L’atteinte du nerf ulnaire ou cubital voisin est recherchée
Le principe du traitement chirurgical est de simplement libérer le coude de toutes les butées osseuses, des amas ostéo-fibreux qui comblent les espaces de liberté (en rouge sur les images) et de supprimer tous les débris cartilagineux qui flottent dans l’articulation et qui peuvent la bloquer (corps étrangers libres). Dans bien des cas, il faut aussi réaliser une ablation de la capsule articulaire (capsulectomie) pour parfaire le résultat et obtenir une libération optimale. Un temps particulier consiste en une fenestration de la palette humérale (en vert sur les images). Très souvent les cavités de l’extrêmité basse de l’humérus qui permettent aux différentes parties de l’os du cubitus de se placer lors des mouvements de flexion – extension sont comblées par des amas fibreux parfois ossifiés. Il faut alors procéder à la perforation de ces cavités, geste essentiel et qui ne fragilise pas l’os de l’humérus.
Sa réalisation en technique classique nécessite parfois plusieurs ouvertures (très agressive) et gagne à être effectuée sous arthroscopie, geste élégant et efficace aux suite beaucoup plus simples.
L’arthrose du coude n’est à opérer que si une des deux conditions suivantes sont réunies: une douleur ou une raideur invalidante altérant la qualité de vie, l’activité pro ou sportive. Il peut exister de très importantes arthrose vues au bilan radiographique, bien supportées qui ne relèveront pas d’un traitement chirurgical mais seulement de rééducation ou d’abstention thérapeutique.
Si le nerf ulnaire est bloqué à proximité du coude, un acte de libération indépendant et non arthroscopique est nécessaire (neurolyse).
Quand l’arthrose est globale, très enlaidissante ou associée à une instabilité post traumatique chronique du coude suite à un traumatisme grave, la solution chirurgicale n’est plus une arthroscopie mais le remplacement de l’articulation du coude par une prothèse totale.
L’agressivité modérée de l’acte chirurgical arthroscopique permet de bouger immédiatement le coude pour conserver l’amplitude gagnée durant l’intervention. La rééducation complémentaire est nécéssaire pour accroître la qualité du résultat.
Même si fréquemment une amplitude articulaire complète n’est pas retrouvée, l’amélioration est significative et la douleurs disparaît le plus souvent. L’adaptation d’un éventuel geste répétitif toxique est cependant indispensable lors de la reprise de l’activité professionnelle ou sportive.
La liste des risques énumérés ci-dessus n’est pas exhaustive.
À retenir arthroscopie du coude pour arthrose