Le coude est une des articulations les plus complexe du corps humain. La pathologie susceptible d’y apparaître est très largement le fait de traumatismes sportifs et professionnels (fractures exclues, non abordées ici). Ces traumatismes sont en général plutôt des micro-traumatismes répétés entrant dans le cadre d’activités sportives ou professionnelles intenses et spécifiques. La pathologie du coude est alors responsable de très longues périodes d’inactivité sportive ou professionnelle, ce qui pose un problème considérable de coût pour la société en ce qui concerne le versant professionnel.
La connaissance de cette articulation a progressé considérablement durant les 5 dernières années et est donc arrivée « à maturité » depuis peu de temps, ce qui ne veut pas dire pour autant que la science a tout résolu. Cette connaissance a été le fait de centres spécialisés ayant recours à l’exploration clinique augmentée par l’échographie, l’arthro-sanner et aussi par l’utilisation de l’arthroscopie elle-même comme exploration.
L’arthroscopie du coude est maintenant en plein essor. Cela ne l’empêche pas de demeurer une technique difficile, exigeante car potentiellement dangereuse de par la présence de nombreuses structures fragiles très proches des instruments utilisés: nerfs et vaisseaux sanguins.
L’expérience du chirurgien va donc être capitale. En Europe, les chirurgiens orthopédistes en réalisent en moyenne entre 5 et 10/an. Les praticiens spécialisés dans le membre supérieur doublent cet effectif. Pour notre part, en choisissant de traiter par arthroscopie certaines épicondylites latérales, nous portons notre expérience cumulée entre 2017 et 2020 à 70.
Nous passerons en revue les raisons qui font considérer cet acte comme très spécialisé et les complications potentielles auxquelles l’opérateur peut être amené à faire face.
Ci dessous les différentes entrées possibles (ou voies d’abord) réalisable par la face extérieure par rapport au corps (appelée latérale). Il s’agit d’un schéma très technique mais qui donne une idée des difficultés possibles rencontrées lors de la pénétration des instruments
Ci dessous les différentes entrées possibles (ou voies d’abord) réalisable par la face intérieure par rapport au corps (appelée médiale). Il s’agit d’un schéma très technique mais qui donne une idée des difficultés possibles rencontrées lors de la pénétration des instruments.
L’opérateur dispose de très peu d’espace de travail car l’articulation du coude est très compartimentée et se distend peu sous l’effet de l’introduction du sérum physiologique qui permet la réalisation de toute arthroscopie.
Des études anatomiques précises ont été réalisées et permettent d’entrer à l’intérieur de l’articulation avec un maximum de sécurité en restant à distance des nerfs ulnaire, médian et radial et de leurs rameaux. Mais cette distance de sécurité n’est parfois que de quelques millimètres. Malgré tout, la technique est aujourd’hui très standardisée et sûre entre des mains entraînées.
Notons que certaines interventions du coude effectuées sous arthroscopie comportent un risque propre qui vient s’ajouter à celui de l’introduction des instruments.
La complication potentiellement grave: la lesion des nerfs
On l’a vu, les 3 nerfs de l’avant bras sont situés à proximité du passage des instruments lors de la chirurgie arthroscopique du coude. Une blessure accidentelle de l’un d’entre eux peut survenir. C’est une complication exceptionnelle pouvant occasionner douleur, perte de sensibilité, voire de motricité d’une partie du bras, parfois définitives.
Les autres complications
La liste des risques énumérés ci-dessus n’est pas exhaustive.