L’auto rééducation est un programme de travail appliqué par le patient après une intervention de l’épaule destiné à lui permettre de se prendre en charge lui-même.
Il existe de très nombreux programmes et bons nombres de kinésithérapeutes proposent le leur.
Même si la variété présente un intérêt certain, nous tenons à présenter un programme restreint dont les exercices ne comportent pas de risques mêmes s’il ne sont pas parfaitement réalisés !
Ces exercices doivent être poursuivis même lorsque la kinésithérapie de ville a débuté.
– ceux qui sont réalisables immédiatement après l’opération
• décoaptation
• certains gestes de la vie courante en respectant l’espace de sécurité
• mouvement pendulaire
• élévation antérieure couchée
– ceux qui doivent être réalisés à partir de la fin du 1er mois de l’opération:
• “danse avec la chaise“
• élévation antérieure debout
• rotation externe debout
– ceux qui sont recommandés en cas de raideur importante:
• rotation externe “renforcée“
• rotation interne “renforcée“
Effectuer de la décoaptation
Il faut être assis et détendu.
La main du membre sain pousse sur le creux du coude du côté de l’épaule opérée, sans excès
Cette traction sur le bras opéré permet à l’humérus de s’écarter sans effort de l’acromion, le tendon du sus épineux (SS) a plus d’espace et est soulagé.
Ce travail est à effectuer plusieurs fois par jour et à tout moment si la douleur s’accentue
Réalisable pour toutes les interventions SAUF pour les prothèses d’épaules “inversées“
Le geste de décoaptation permet par le biais d’une traction axiale vers le bas de soulager le tendon sus-épineux malheureux d’être écrasé par la tête de l’humérus contre son plafond: l’acromion.
Une simple traction effectuée sans effort par le port d’une charge assez lourde (entre 5-10 kg) peut ainsi permettre d’obtenir également cet effet soulageant. A condition que le geste soit effectué debout et sans chercher à bouger l’épaule.
C’est également l’absence de décoaptation qui fait que l’épaule malade ou opérée réveille la nuit: la décoaptation naturelle effectuée par le poids du bras ne faisant plus effet en position allongée.
Respecter un espace de liberté de sécurité
Les gestes de la vie courante sont d’excellents d’exercices de rééducation. En s’effectuant, ils permettent aux différents circuits moteurs et proprioceptifs de se remettre en route…
Mais durant le premier mois post opératoire, il ne faut pas menacer les tendons de la coiffe fraichement opérés.
Effectuer des mouvements de rotation autour d’une chaise
“Danse avec la chaise“
Il s’agit de maintenir fermement le dossier de la chaise avec la main du côté de l’épaule opérée. Elle constituera un point fixe. La position de la main ne doit pas changer.
Le corps peut bouger autour de ce point, en translation ou en rotation.
A effectuer lentement
Effectuer des mouvements d’élévations debout guidés
Cet exercice n’est généralement recommandé qu’après le premier mois qui suit l’opération
L’avant bras glisse sur le rebord du cadre de la porte au début poussé par la main saine puis progressivement tout seul.
Il a l’avantage d’éviter que l’ensemble de l’épaule ne monte.
Effectuer des mouvements de rotations debout guidés
Cet exercice n’est en généralement recommandé qu’après le premier mois qui suit l’opération
L’avant bras et le bras malade sont bloqués contre le mur lorsque le corps pivote sur lui même.
Il faut procéder doucement en piétinant sur place ce qui permet au corps de tourner sur lui-même.
Ces exercices doivent être clairement expliqués avant réalisation, ils peuvent être dangereux
Effectuer des mouvements de rotation externe sélective
Cet exercice n’est en généralement recommandé qu’en cas de raideur excessive
L’avant bras et le bras malade sont bloqués contre le mur lorsque le corps pivote sur lui même, la fixation étant encore augmentée par le fait que la main est bloquée dans la clenche.
Il faut procéder doucement en piétinant sur place ce qui permet au corps de tourner sur lui-même.
Le coude doit absolument rester fixé à 90°.
Effectuer des mouvements de rotation interne sélective
Cet exercice n’est en généralement recommandé qu’en cas de raideur excessive
La main malade saisit la clenche.
Les pieds en piétinant vont amener le corps à se déplacer vers la poignée de porte ce qui va amener le bras malade dans le dos.
Il ne faut pas que le corps tourne sur lui-même
le respect de l’espace de sécurité lors de l’exécution de gestes de la vie courante est fondamental,
la décoaptation, le mouvement pendulaire et l’élévation du bras en position couchée sont presque toujours faisables immédiatement après l’intervention et peuvent être poursuivis en même temps que la kinésithérapie de ville