Rapportons ici la phrase d’introduction du site de l’école de formation des kinésithérapeutes de Nancy (IFMK) : « la kinésithérapie est le traitement par mouvements des séquelles consécutives à certaines affections des différents appareils constituant l’être humain ».
Cette définition du traitement kinésithérapique comporte un point fondamental. Le mouvement (passif ou actif) est la base du travail du kinésithérapeute, ce qui implique que le recours aux autres techniques n’impliquant pas ce mouvement sont accessoires et ne peuvent constituer que des appoints facilitant le travail principal (physiothérapie, tapping, thermothérapie, etc…).
Il s’agit d’un problème méritant d’être soulevé : de (trop) nombreuses équipes de kinésithérapeutes en viennent à oublier ce point fondamental en réservant une trop large part, au sein d’une séance, aux actes n’impliquant pas de mouvements articulaires. En pathologie de l’épaule, le résultat ne sera – régulièrement – pas à la hauteur.
Il existe à ce sujet des recommandations claires formulées en la matière par la Société Française de Rééducation de l’Epaule (SFRE).
Le kinésithérapeute est responsable des actes techniques qu’il exécute (ou fait exécuter par le patient).
Il a un devoir de :
- compétence et de formation, les techniques chirurgicales dont il traite les suites faisant l’objet d’une évolution constante et très rapide depuis ces dix dernières années ;
- pédagogie envers le patient en lui enseignant des séries d’exercices à effectuer lui-même pour poursuivre à domicile par ses propres moyens l’action entreprise par son thérapeute ;
- prise en compte des difficultés (physiques, psychologiques ou sociales) rencontrées par son patient pour pouvoir l’aider à regagner sa place dans tous les domaines de la vie quotidienne (professionnel, familial, social).
Bien que cela ne soit pas une obligation clairement établie par la loi ni par le CNOMK (conseil de l’ordre des kinésithérapeutes), il apparaît vivement recommandé, dans l’intérêt du patient, que le kinésithérapeute entretienne des liens de coopération réguliers avec le médecin prescripteur en l’occurrence ici avec le chirurgien.
Les modes d’exercices des kinésithérapeutes sont de 2 types :
- Libéral : c’est le mode le plus fréquent. Le praticien est rémunéré à l’acte dont le codage correspond à un tarif fixé par les autorités de la Sécurité Sociale. Le principal problème de ce mode d’exercice est la surcharge de certains cabinets de rééducation qui ne parviennent plus à assurer de ce fait des soins appropriés. Le principal avantage nous parait être la possibilité d’établir une relation de collaboration directe et constructive (partenariat) avec le chirurgien prescripteur. L’adaptation du traitement rééducation peut être très réactive et sous couvert de l’avis chirurgical. Nous continuons de considérer que ce partenariat respectueux est le meilleur garant d’une prestation de soin de qualité. Ce système trouve cependant ses limites dans le cas d’exercice de groupe : la relation de confiance établie avec un kiné donné ne sera pas obligatoirement reconduite vers ses associés, loin s’en faut! Il ne faut pas par ailleurs perdre de vue que le patient à le choix de son thérapeute, qu’il soit médecin ou kiné…
- Salarié, au sein d’un service de rééducation public ou privé. Les avantages sont ici liés à la mise à disposition des patients d’imposants plateaux techniques comportant une piscine de rééducation de grande taille, de nombreux kinésithérapeutes assurant la continuité des soins de manière certaine, la présence de soignants spécialisés complémentaires (ergothérapeutes), le tout sous contrôle médical représenté par des médecins de rééducation fonctionnelle. L’inconvénient majeur est à nos yeux l’impossibilité d’établir une relation privilégiée kinésithérapeute – chirurgien. La responsabilité est diluée, le patient est souvent traité par plusieurs kinésithérapeutes sous le contrôle plus ou moins lointain du médecin. Vu le coût engendré par de telles hospitalisations pour la société, il nous apparaît qu’il s’agit plus d’un recours pour certaines situations difficiles tant médicales que sociales (isolement) et surtout bien adapté aux pathologies « lourdes », que ne sont pas les pathologies de l’épaule.